Miracles III
Fragment n° 1
438–859–852
Injustes persécuteurs de ceux que Dieu protège visiblement.
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S’ils vous reprochent vos excès, ils parlent comme les hérétiques.
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S’ils disent que la grâce de Jésus-Christ nous discerne, ils sont hérétiques.
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S’il se fait des miracles, c’est la marque de leur hérésie.
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On dit : Voilà le peuple de Dieu qui parle ainsi.
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Mon Révérend Père, tout cela se passait en figure. Les autres religions périssent, celle‑là ne périt point.
Les miracles sont plus importants que vous ne pensez. Ils ont servi à la fondation et serviront à la continuation de l’Église jusqu’à l’Antéchrist, jusqu’à la fin. Les deux témoins.
Who (or perhaps what) are the two witnesses?
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En l’Ancien Testament et au Nouveau les miracles sont faits par l’attouchement de figures, salut ou chose inutile, sinon pour montrer qu’il faut se soumettre aux créatures.
Figure des sacrements.
Il est dit : Croyez à l’Église, mais il n’est pas dit : Croyez aux miracles,
à cause que le dernier est naturel et non pas le premier.
L’un avait besoin de précepte, non pas l’autre.
La Synagogue était la figure et ainsi ne périssait point ;
et n’était que la figure, et ainsi est périe.
C’était une figure qui contenait la vérité
et ainsi elle a subsisté jusqu’à ce qu’elle n’a plus eu la vérité.
Fragment n° 2
439–860–807 Toujours,
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ou les hommes ont parlé du vrai Dieu,
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ou le vrai Dieu a parlé aux hommes.
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___–861–805 Les deux fondements :
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l’un intérieur,
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l’autre extérieur,
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la grâce,
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les miracles,
tous deux surnaturels.
The idea is repeated below in 450 bis–903–851. What can it mean to be supernatural? What we do is non-natural, because what we do can succeed our fail, on our own terms, and natural science does not study things that judge themselves in this way. But nothing can break a law of nature, not even God, if he did indeed create them as laws (perhaps we could be mistaken on this point).
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___–862–883 Les malheureux qui nous ont obligés de parler du fond de la religion.
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___–863–814
- Montaigne contre les miracles.
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- Montaigne pour les miracles.
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___–864–884
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Des pécheurs purifiés sans pénitence,
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des justes sanctifiés sans charité,
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tous les chrétiens sans la grâce de Jésus‑Christ,
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Dieu sans pouvoir sur la volonté des hommes,
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une prédestination sans mystère,
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un rédempteur sans certitude.
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___–865–832 Les miracles ne sont plus nécessaires à cause qu’on en a déjà, mais
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quand on n’écoute plus la tradition,
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quand on ne propose plus que le pape,
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quand on l’a surpris, et
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qu’ainsi
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ayant exclu la vraie source de la vérité qui est la tradition et
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ayant prévenu le pape qui en est le dépositaire,
la vérité n’a plus de liberté de paraître,
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alors
-
les hommes ne parlent plus de la vérité,
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la vérité doit parler elle‑même aux hommes.
C’est ce qui arriva au temps d’Arius.
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Et sous Arius.
Fragment n° 3
440–866
Perpétuité.
Votre caractère est‑il fondé sur Escobar ?
___–868–890
Tertullien : Nunquam Ecclesia reformabitur.
Pascal is said to have misremembered a passage from Tertullian’s De Virginibus Velandis I.4:
Regula quidem fidei una omnino est, sola immobilis et irreformabilis
The rule of faith, indeed, is altogether one, alone immoveable and irreformable.
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Peut‑être avez‑vous des raisons pour ne les pas condamner.
Il suffit que vous approuviez ce que je vous en adresse.
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___–867–875 Le pape serait‑il déshonoré pour tenir de Dieu et de la tradition ses lumières ? Et n’est‑ce pas le déshonorer de le séparer de cette sainte union, etc.
___–869–508 Pour faire d’un homme un saint il faut bien que ce soit la grâce et qui en doute ne sait ce que c’est que saint, et qu’homme.
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___–870–845 Les hérétiques ont toujours combattu ces trois marques qu’ils n’ont point.
___–871–844 bis
Perpétuité.
Nouveauté.
___–872–813
Miracles.
Que je hais ceux qui font les douteux des miracles. Montaigne en parle comme il faut dans les deux endroits.
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On voit en l’un combien il est prudent et néanmoins
-
il croit en l’autre et se moque des incrédules.
Quoi qu’il en soit, l’Église est sans preuve s’ils ont raison.
What does this mean, “the Church is without proofs if they are right”? (The English is no clearer than the French.)
___–873–824
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Ou Dieu a confondu les faux miracles
-
ou il les a prédits.
Et par l’un et l’autre il s’est élevé au‑dessus de ce qui est surnaturel à notre égard, et nous y a élevés nous‑mêmes.
___–874–881 L’Église enseigne et Dieu inspire l’un et l’autre infailliblement. L’opération de l’Église ne sert qu’à préparer à la grâce, ou à la condamnation. Ce qu’elle fait suffit pour condamner, non pour inspirer.
___–875–820 Omne regnum divisum, car Jésus-Christ agissait contre le diable et détruisait son empire sur les cœurs, dont l’exorcisme est la figuration, pour établir le royaume de Dieu. Et ainsi il ajoute : Si in digito Dei, regnum Dei ad vos.
Si le diable favorisait la doctrine qui le détruit, il serait divisé, comme disait Jésus-Christ.
Si Dieu favorisait la doctrine qui détruit l’Église, il serait divisé.
___–876–300
Quand le fort armé possède son bien, ce qu’il possède est en paix.
17 But he, knowing their thoughts, said unto them, Every kingdom divided against itself is brought to desolation; and a house divided against a house falleth.
18 If Satan also be divided against himself, how shall his kingdom stand? because ye say that I cast out devils through Beelzebub.
19 And if I by Beelzebub cast out devils, by whom do your sons cast them out? therefore shall they be your judges.
20 But if I with the finger of God cast out devils, no doubt the kingdom of God is come upon you.
21 When a strong man armed keepeth his palace, his goods are in peace:
Fragment n° 4
441–877–849 Est et non est sera‑t‑il reçu dans la foi même aussi bien que dans la morale, s’il est si inséparable dans les actions ?
Quand saint Xavier fait des miracles.
Saint Hilaire. Misérables qui nous obligez à parler des miracles.
Juges injustes, ne faites pas de ces lois sur l’heure. Jugez par celles qui sont établies, et établies par vous-mêmes.
Væ qui conditis leges iniquas.
The first part of Isaiah 10:1 in the Vulgate is “Vae qui condunt leges iniquas”; in King James:
1 Woe unto them that decree unrighteous decrees, and that write grievousness which they have prescribed;
2 To turn aside the needy from judgment, and to take away the right from the poor of my people, that widows may be their prey, and that they may rob the fatherless!
Miracles continuels faux.
Pour affaiblir vos adversaires, vous désarmez toute l’Église.
S’ils disent qu’ils sont soumis au pape, c’est une hypocrisie.
S’ils sont prêts à souscrire toutes ses constitutions, cela ne suffit pas.
S’ils disent que notre salut dépend de Dieu, ce sont des hérétiques.
S’ils disent qu’il ne faut pas tuer pour une pomme, ils combattent la morale des catholiques.
S’il se fait des miracles parmi eux, ce n’est point une marque de sainteté et c’est au contraire un soupçon d’hérésie.
La manière dont l’Église a subsisté est que
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la vérité a été sans contestation ou, si elle a été contestée,
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il y a eu le pape et sinon
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il y a eu l’Église.
442–878–846
Première objection : Ange du ciel.
Il ne faut pas juger de la vérité par les miracles mais du miracle par la vérité.
Donc les miracles sont inutiles.
Or ils servent, et il ne faut point être contre la vérité.
Donc ce qu’a dit le P. Lingendes, que Dieu ne permettrait point qu’un miracle puisse induire à erreur …
Lorsqu’il y aura contestation dans la même Église, le miracle décide.
Deuxième objection :
Mais l’Antéchrist fera des signes.
Les magiciens de Pharaon n’induisaient point à erreur.
Ainsi on ne pourra point dire à Jésus-Christ sur l’Antéchrist : Vous m’avez induit à erreur. Car l’Antéchrist les fera contre Jésus-Christ, et ainsi ils ne peuvent induire à erreur.
-
Ou Dieu ne permettra point de faux miracles,
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ou il en procurera de plus grands.
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Depuis le commencement du monde, Jésus-Christ subsiste. Cela est plus fort que tous les miracles de l’Antéchrist.
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Si dans la même Église il arrivait miracle du côté des errants, on serait induit à erreur.
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Le schisme est visible, le miracle est visible, mais le schisme est plus marque d’erreurs que le miracle n’est marque de vérité. Donc le miracle ne peut induire à erreur.
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Mais hors le schisme l’erreur n’est pas si visible que le miracle est visible. Donc le miracle induirait à erreur.
Ubi est deus tuus ? Les miracles le montrent et sont un éclair.
1 As the hart panteth after the water brooks, so panteth my soul after thee, O God.
2 My soul thirsteth for God, for the living God: when shall I come and appear before God?
3 My tears have been my meat day and night, while they continually say unto me, Where is thy God?
___–879–138
Hommes naturellement couvreurs et de toutes vacations, hormis en chambre.
Fragment n° 5
443–881–850 Les cinq propositions condamnées, point de miracle. Car la vérité n’était point attaquée, mais la Sorbonne, mais la bulle.
The five propositions condemned as heretical by Pope Innocent X in the bull called Cum occasione are:
Quelques commandements de Dieu sont impossibles aux justes qui veulent et s’efforcent selon les forces qu’ils ont présentes ; la grâce par laquelle ils leur seraient rendus possibles leur manque aussi.
Dans l’état de la nature déchue, on ne résiste jamais à la grâce intérieure.
Pour mériter et démériter dans l’état de la nature déchue, il n’est pas nécessaire qu’il y ait dans l’homme une liberté qui soit exempte de nécessité ; c’est assez qu’il y ait une liberté qui soit exempte de contrainte.
Les semi-pélagiens admettaient la nécessité d’une grâce intérieure prévenante pour chaque action, même pour le commencement de la foi, et ils étaient hérétiques en ce qu’ils voulaient que cette grâce fût telle que la volonté de l’homme lui pût résister ou obéir.
C’est un sentiment semi-pélagien de dire que Jésus-Christ soit mort ou qu’il ait répandu son sang pour tous les hommes, sans en excepter un seul.
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Il est impossible que ceux qui aiment Dieu de tout leur cœur méconnaissent l’Église tant elle est évidente.
Il est impossible que ceux qui n’aiment pas Dieu soient convaincus de l’Église.
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Les miracles ont une telle force qu’il a fallu que Dieu ait averti qu’on n’y pensât point contre lui, tout clair qu’il soit qu’il y a un Dieu. Sans quoi ils eussent été capables de troubler.
Et ainsi tant s’en faut que ces passages, Deut., 13, fassent contre l’autorité des miracles, que rien n’en marque davantage la force. Et de même pour l’Antéchrist : jusqu’à séduire les élus, s’il était possible.
Deuteronomy 13 (quoted also in the previous reading, 421–832–803):
1 If there arise among you a prophet, or a dreamer of dreams, and giveth thee a sign or a wonder,
2 And the sign or the wonder come to pass, whereof he spake unto thee, saying, Let us go after other gods, which thou hast not known, and let us serve them;
3 Thou shalt not hearken unto the words of that prophet, or that dreamer of dreams: for the Lord your God proveth you, to know whether ye love the Lord your God with all your heart and with all your soul.
Matthew 24 (quoted also in the previous reading, 422–834–826):
24 For there shall arise false Christs, and false prophets, and shall shew great signs and wonders; insomuch that, if it were possible, they shall deceive the very elect.
Fragment n° 6
444–882–222
Athées.
Quelle raison ont‑ils de dire qu’on ne peut ressusciter ? Quel est plus difficile, de naître ou de ressusciter ? Que ce qui n’a jamais été soit, ou que ce qui a été soit encore ? Est‑il plus difficile de venir en être que d’y revenir ? La coutume nous rend l’un facile, le manque de coutume rend l’autre impossible. Populaire façon de juger.
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Pourquoi une vierge ne peut‑elle enfanter ? Une poule ne fait‑elle pas des œufs sans coq ? Quoi les distingue par dehors d’avec les autres ? Et qui nous a dit que la poule n’y peut former ce germe aussi bien que le coq ?
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___–883–946 Il y a tant de disproportion entre le mérite qu’il croit avoir et la bêtise, qu’on ne saurait croire qu’il se mécompte si fort.
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___–884–860 Après tant de marques de piété, ils ont encore la persécution, qui est la meilleure des marques de la piété.
445–885–936 Il est bon qu’ils fassent des injustices, de peur qu’il ne paraisse que les molinistes ont agi avec justice. Et ainsi il ne les faut pas épargner, ils sont dignes d’en commettre.
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___–886–51 Pyrrhonien pour opiniâtre.
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___–887–78 Descartes inutile et incertain.
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___–888–52 Nul ne dit courtisan que ceux qui ne le sont pas, pédant qu’un pédant, provincial qu’un provincial, et je gagerais que c’est l’imprimeur qui l’a mis au titre des Lettres au provincial.
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___–889–165
Pensées.
In omnibus requiem quæsivi.
Si notre condition était véritablement heureuse, il ne nous faudrait pas divertir d’y penser pour nous rendre heureux.
The Latin seems to be from Ecclesiasticus 24, but the Vulgate for this chapter has more verses than the King James:
3 I came out of the mouth of the most High, and covered the earth as a cloud.
4 I dwelt in high places, and my throne is in a cloudy pillar.
5 I alone compassed the circuit of heaven, and walked in the bottom of the deep.
6 In the waves of the sea and in all the earth, and in every people and nation, I got a possession.
7 With all these I sought rest: and in whose inheritance shall I abide?
5 ego ex ore Altissimi prodivi primogenita ante omnem creaturam
6 ego in caelis feci ut oriretur lumen indeficiens et sicut nebula texi omnem terram
7 ego in altis habitavi et thronus meus in columna nubis
8 gyrum caeli circuivi sola et in profundum abyssi penetravi et in fluctibus maris ambulavi
9 et in omni terra steti et in omni populo
10 et in omni gente primatum habui
11 et omnium excellentium et humilium corda virtute calcavi et in his omnibus requiem quaesivi et in hereditate eius morabor
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___–890–436 bis Toutes les occupations des hommes sont à avoir du bien, et ils n’ont
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ni titre pour le posséder justement,
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ni force pour le posséder sûrement.
De même la science, les plaisirs. Nous n’avons
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ni le vrai
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ni le bien.
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___–891–804
Miracle.
C’est un effet qui excède la force naturelle des moyens qu’on y emploie. Et non‑miracle est un effet qui n’excède pas la force naturelle des moyens qu’on y emploie. Ainsi ceux qui guérissent par l’invocation du diable ne font pas un miracle, car cela n’excède pas la force naturelle du diable. Mais …
Fragment n° 7
446–892–822 Abraham, Gédéon : signes au-dessus de la Révélation.
In Judges 6, Gideon receives many signs:
11 And there came an angel of the Lord, and sat under an oak which was in Ophrah, that pertained unto Joash the Abi-ezrite: and his son Gideon threshed wheat by the winepress, to hide it from the Midianites.
12 And the angel of the Lord appeared unto him, and said unto him, The Lord is with thee, thou mighty man of valour.
13 And Gideon said unto him, Oh my Lord, if the Lord be with us, why then is all this befallen us? and where be all his miracles which our fathers told us of, saying, Did not the Lord bring us up from Egypt? but now the Lord hath forsaken us, and delivered us into the hands of the Midianites.
25 And it came to pass the same night, that the Lord said unto him, Take thy father’s young bullock, even the second bullock of seven years old, and throw down the altar of Baal that thy father hath, and cut down the grove that is by it:
36 And Gideon said unto God, If thou wilt save Israel by mine hand, as thou hast said,
37 Behold, I will put a fleece of wool in the floor; and if the dew be on the fleece only, and it be dry upon all the earth beside, then shall I know that thou wilt save Israel by mine hand, as thou hast said.
38 And it was so: for he rose up early on the morrow, and thrust the fleece together, and wringed the dew out of the fleece, a bowl full of water.
39 And Gideon said unto God, Let not thine anger be hot against me, and I will speak but this once: let me prove, I pray thee, but this once with the fleece; let it now be dry only upon the fleece, and upon all the ground let there be dew.
40 And God did so that night: for it was dry upon the fleece only, and there was dew on all the ground.
Les Juifs s’aveuglaient en jugeant des miracles par l’Écriture.
Dieu n’a jamais laissé ses vrais adorateurs.
J’aime mieux suivre Jésus-Christ qu’aucun autre parce qu’il a le miracle, prophétie, doctrine, perpétuité, etc.
Donatiste, point de miracle qui oblige à dire que c’est le diable.
Plus on particularise, Dieu, Jésus-Christ, l’Église …
Fragment n° 8
447–893–573
Aveuglement de l’Écriture.
L’Écriture, disaient les Juifs, dit qu’on ne sait d’où le Christ viendrait : Joh., 7, 27. Et 12, 34 : l’Écriture dit que le Christ demeure éternellement et celui-ci dit qu’il mourra. Ainsi, dit saint Jean, ils ne croyaient point quoiqu’il eût tant fait de miracles, afin que la parole d’Isaïe fût accomplie : Il les a aveuglés, etc.
25 Then said some of them of Jerusalem, Is not this he, whom they seek to kill?
26 But, lo, he speaketh boldly, and they say nothing unto him. Do the rulers know indeed that this is the very Christ?
27 Howbeit we know this man whence he is: but when Christ cometh, no man knoweth whence he is.
28 Then cried Jesus in the temple as he taught, saying, Ye both know me, and ye know whence I am: and I am not come of myself, but he that sent me is true, whom ye know not.
34 The people answered him, We have heard out of the law that Christ abideth for ever: and how sayest thou, The Son of man must be lifted up? who is this Son of man?
35 Then Jesus said unto them, Yet a little while is the light with you. Walk while ye have the light, lest darkness come upon you: for he that walketh in darkness knoweth not whither he goeth.
36 While ye have light, believe in the light, that ye may be the children of light. These things spake Jesus, and departed, and did hide himself from them.
37 But though he had done so many miracles before them, yet they believed not on him:
38 That the saying of Esaias the prophet might be fulfilled, which he spake, Lord, who hath believed our report? and to whom hath the arm of the Lord been revealed?
39 Therefore they could not believe, because that Esaias said again,
40 He hath blinded their eyes, and hardened their heart; that they should not see with their eyes, nor understand with their heart, and be converted, and I should heal them.
Fragment n° 9
448–894–844 Les trois marques de la religion :
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la perpétuité,
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la bonne vie,
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les miracles.
Ils détruisent
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la perpétuité par la probabilité,
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la bonne vie par leur morale,
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les miracles en détruisant
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ou leur vérité,
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ou leur conséquence.
-
Si on les croit, l’Église n’aura que faire de perpétuité, sainteté, ni miracles.
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Les hérétiques les nient, ou en nient la conséquence. Eux de même, mais il faudrait n’avoir point de sincérité pour les nier, ou avoir perdu le sens pour nier la conséquence.
___–899–844
Jamais on ne s’est fait martyriser pour les miracles qu’on dit avoir vus,
car [pour] ceux que les Turcs croient par tradition,
la folie des hommes va peut‑être jusqu’au martyre,
mais non pour ceux qu’on a vus.
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___–895–285 La religion est proportionnée à toutes sortes d’esprits. Les premiers s’arrêtent au seul établissement, et cette religion est telle que son seul établissement est suffisant pour en prouver la vérité. Les autres vont jusqu’aux apôtres. Les plus instruits vont jusqu’au commencement du monde. Les anges la voient encore mieux et de plus loin.
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___–896–390 Mon Dieu que ce sont de sots discours. Dieu aurait-il fait le monde pour le damner ? Demanderait‑il tant de gens si faibles ? etc. Pyrrhonisme est le remède à ce mal et rabattra cette vanité.
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___–897–533 Comminuentes cor [casser le moral]. Saint Paul : voilà le caractère chrétien. « Albe vous a nommé, je ne vous connais plus. » Corneille : voilà le caractère inhumain. Le caractère humain est le contraire.
13 Then Paul answered, What mean ye to weep and to break mine heart? for I am ready not to be bound only, but also to die at Jerusalem for the name of the Lord Jesus.
___–900–887
Les jansénistes ressemblent aux hérétiques par la réformation des mœurs,
mais vous leur ressemblez en mal.
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___–898–933 Ceux qui ont écrit cela en latin parlent en français.
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Le mal ayant été fait de les mettre en français, il fallait faire le bien de les condamner.
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Il y a une seule hérésie qu’on explique différemment dans l’école et dans le monde.
Fragment n° 10
449–901–841 Les miracles discernent aux choses douteuses,
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entre les peuples juif et païen,
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juif et chrétien,
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catholique hérétique,
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calomniés calomniateurs,
-
entre les deux croix.
Mais aux hérétiques leurs miracles seraient inutiles car l’Église, autorisée par les miracles qui ont préoccupé la créance, nous dit qu’ils n’ont pas la vraie foi. Il n’y a pas de doute qu’ils n’y sont pas, puisque les premiers miracles de l’Église excluent la foi des leurs. Il y a ainsi miracle contre miracle, et premiers et plus grands du côté de l’Église.
Piero della Francesca
Recognition of the True Cross (detail)
The two crosses were mentioned in the last reading, in 436–856–828. The story is that St Helena, mother of Constantine, found three crosses and tested their healing power to determine which one had held Jesus.
How does this sit with the sheep and the goats of the Olivet Discourse in the version of Matthew 24–25? Earlier parts of the Discourse, in Matthew 24, were quoted in the previous reading; here is Matthew 25:
34 Then shall the King say unto them on his right hand, Come, ye blessed of my Father, inherit the kingdom prepared for you from the foundation of the world:
35 For I was an hungred, and ye gave me meat: I was thirsty, and ye gave me drink: I was a stranger, and ye took me in:
36 Naked, and ye clothed me: I was sick, and ye visited me: I was in prison, and ye came unto me.
37 Then shall the righteous answer him, saying, Lord, when saw we thee an hungred, and fed thee? or thirsty, and gave thee drink?
38 When saw we thee a stranger, and took thee in? or naked, and clothed thee?
39 Or when saw we thee sick, or in prison, and came unto thee?
40 And the King shall answer and say unto them, Verily I say unto you, Inasmuch as ye have done it unto one of the least of these my brethren, ye have done it unto me.
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___–902–841 Ces filles étonnées de ce qu’on dit
-
qu’elles sont dans la voie de perdition,
-
que leurs confesseurs les mènent à Genève,
-
qu’ils leur inspirent que Jésus-Christ n’est point en l’Eucharistie ni en la droite du Père.
Elles savent que tout cela est faux. Elles s’offrent donc à Dieu en cet état : Vide si via iniquitatis in me est. Qu’arrive‑t‑il là‑dessus ? Ce lieu qu’on dit être le temple du diable, Dieu en fait son temple. On dit qu’il en faut ôter les enfants, Dieu les y guérit. On dit que c’est l’arsenal de l’enfer, Dieu en fait le sanctuaire de ses grâces. Enfin on les menace de toutes les fureurs et de toutes les vengeances du ciel, et Dieu les comble de ses faveurs. Il faudrait avoir perdu le sens pour en conclure qu’elles sont donc en la voie de perdition.
On a sans doute les mêmes marques que saint Athanase.
Les filles en question sont les religieuses de Port-Royal. Psalm 139:
23 Search me, O God, and know my heart: try me, and know my thoughts:
24 And see if there be any wicked way in me, and lead me in the way everlasting.
Fragment n° 11
450–904–927 La folle idée que vous avez de l’importance de votre Compagnie vous a fait établir ces horribles voies. Il est bien visible que c’est ce qui vous a fait suivre celle de la calomnie, puisque vous blâmez en moi comme horribles les moindres impostures que vous excusez en vous, parce que vous me regardez comme un particulier et vous comme Imago.
Il paraît bien que vos louanges sont des folies par les folles [visions] comme le privilège de non-damné.
Est‑ce donner courage à vos enfants de les condamner quand ils servent l’Église ?
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C’est un artifice du diable de divertir ailleurs les armes dont ces gens‑là combattraient les hérésies.
——-
Vous êtes mauvais politiques.
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___–905–385
Pyrrhonisme.
Chaque chose est ici vraie en partie, fausse en partie. La vérité essentielle n’est point ainsi, elle est toute pure et toute vraie. Ce mélange la déshonore et l’anéantit. Rien n’est purement vrai, et ainsi rien n’est vrai en l’entendant du pur vrai. On dira qu’il est vrai que l’homicide est mauvais. Oui, car nous connaissons bien le mal et le faux. Mais que dira‑t‑on qui soit bon ?
-
La chasteté ? Je dis que non, car le monde finirait.
-
Le mariage ? Non, la continence vaut mieux.
-
De ne point tuer ? Non, car les désordres seraient horribles, et les méchants tueraient tous les bons.
-
De tuer ? Non, car cela détruit la nature.
Nous n’avons ni vrai ni bien qu’en partie, et mêlé de mal et de faux.
——-
451–906–916
Probabilité.
Ils ont quelques principes vrais, mais ils en abusent. Or l’abus des vérités doit être autant puni que l’introduction du mensonge.
Comme s’il y avait deux enfers,
-
l’un pour les péchés contre la charité,
-
l’autre contre la justice.
Compare the distinction or antithesis of the letter and spirit of the law.
___–907–55 Vertu
-
apéritive d’une clef,
-
attractive d’un croc.
___–908–262 Superstition et concupiscence.
Scrupules, désirs mauvais.
Crainte mauvaise.
Crainte,
-
-
non celle qui vient de ce qu’on croit Dieu,
-
mais celle de ce qu’on doute s’il est ou non.
-
-
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La bonne crainte vient de la foi,
-
la fausse crainte vient du doute,
-
-
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la bonne crainte jointe à l’espérance parce qu’elle naît de la foi et qu’on espère au Dieu que l’on croit,
-
la mauvaise jointe au désespoir parce qu’on craint le Dieu auquel on n’a point eu foi.
-
-
-
Les uns craignent de le perdre,
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les autres craignent de le trouver.
-
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___–909–924
Gens sans parole, sans foi, sans honneur, sans vérité, doubles de cœur, doubles de langue et semblables, comme il vous fut reproché autrefois, à cet animal amphibie de la fable qui se tenait dans un état ambigu entre les poissons et les oiseaux.
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Il importe aux rois et princes d’être en estime de piété, et pour cela il faut qu’ils se confessent à vous.
Le Port‑Royal vaut bien Voltigerod.
Autant que votre procédé est juste selon ce biais, autant il est injuste si on regarde la piété chrétienne.
According to Descotes, “Jésuites violents et poissons volants,” in words used also in the commentary on this fragment,
Voltigerod, aujourd’hui Woltingerode, est une abbaye bénédictine située dans le kreis de Grolar, en Basse-Saxe. En 1631, les Jésuites ont tenté de s’emparer de cette abbaye, en faisant expulser les religieuses cisterciennes qui l’occupaient. Pascal comptait utiliser un dossier constitué par le groupe de Port-Royal sur les tentatives faites par les Jésuites pour s’emparer de plusieurs abbayes bénédictines.
___–912–781 Quand on dit que Jésus-Christ n’est pas mort pour tous, vous abusez d’un vice des hommes qui s’appliquent incontinent cette exception, ce qui est favoriser leur désespoir au lieu de les en détourner pour favoriser l’espérance. Car on s’accoutume ainsi aux vertus intérieures par ces habitudes extérieures.
The fifth of the five condemned propositions mentioned in 443–881–850 is, “It is Semi-Pelagian to say that Christ died or shed His blood for all men.” As Semi-Pelagianism is a heresy, the proposition would seem to be that the doctrine that Christ died for all is heresy. The Pope condemned this proposition as heresy. Pascal seems now to be agreeing with the Pope. There is more in the commentary.
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450 bis–903–851 L’histoire de l’aveugle-né.
From 425–840–843 in the previous reading:
Jésus-Christ guérit l’aveugle-né et fit quantité de miracles au jour du sabbat, par où il aveuglait les pharisiens qui disaient qu’il fallait juger des miracles par la doctrine.
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Que dit saint Paul ? Dit‑il le rapport des prophéties à toute heure ? Non, mais son miracle.
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Que dit Jésus-Christ ? Dit‑il le rapport des prophéties ? Non. Sa mort ne les avait pas accomplies, mais il dit : Si non fecissem. Croyez aux œuvres.
John 15, quoted in the previous reading, 429–846–808:
24 If I had not done among them the works which none other man did, they had not had sin: but now have they both seen and hated both me and my Father.
25 But this cometh to pass, that the word might be fulfilled that is written in their law, They hated me without a cause.
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Deux fondements surnaturels de notre religion toute surnaturelle,
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l’un visible,
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l’autre invisible.
Miracles avec la grâce, miracles sans grâce.
La synagogue, qui a été traitée
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avec amour comme figure de l’Église et
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avec haine parce qu’elle n’en était que la figure,
a été relevée étant prête à succomber, quand elle était bien avec Dieu, et ainsi figure.
Visible miracles and invisible miracles are also in 439–861–805 above.
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Les miracles prouvent le pouvoir que Dieu a sur les cœurs par celui qu’il exerce sur les corps.
Jamais l’Église n’a approuvé un miracle parmi les hérétiques.
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Les miracles, appui de [la] religion. Ils ont discerné les Juifs. Ils ont discerné les chrétiens, les saints, les innocents, les vrais croyants.
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Un miracle parmi les schismatiques n’est pas tant à craindre, car le schisme, qui est plus visible que le miracle, marque visiblement leur erreur, mais quand il n’y a point de schisme et que l’erreur est en dispute, le miracle discerne.
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Si non fecissem quæ alius non fecit.
John 15:24 as above.
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Ces malheureux qui nous ont obligé[s] de parler des miracles.
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Abraham, Gédéon.
Confirmer la foi par miracles.
That’s what happens in Judges 6. See 446–892–822 above.
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Andrea Mantegna or follower
Judith with the Head of Holofernes, c. 1495/1500
Widener Collection, National Gallery of Art
Judith : enfin Dieu parle dans les dernières oppressions.
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Si le refroidissement de la charité laisse l’Église presque sans vrais adorateurs, les miracles en exciteront.
Ce sont les derniers efforts de la grâce.
S’il se faisait un miracle aux jésuites.
Quand le miracle trompe l’attente de ceux en présence desquels il arrive et qu’il y a disproportion entre l’état de leur foi et l’instrument du miracle, alors il doit les porter à changer, mais, etc. Autrement il y aurait autant de raison à dire que si l’Eucharistie ressuscitait un mort il faudrait se rendre calviniste que demeurer catholique, mais quand il couronne l’attente, et que ceux qui ont espéré que Dieu bénirait les remèdes se voient guéris sans remèdes …
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Impies.
Jamais signe n’est arrivé de la part du diable sans un signe plus fort de la part de Dieu, au moins sans qu’il eût été prédit que cela arriverait.
451 bis–910–781
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Les figures de la totalité de la rédemption, comme que le soleil éclaire à tous, ne marquent qu’une totalité, mais
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les figurantes des exclusions, comme des Juifs élus à l’exclusion des gentils, marquent l’exclusion.
___–911–781 Jésus-Christ rédempteur de tous.
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Oui, car il a offert comme un homme qui a racheté tous ceux qui voudront venir à lui. Ceux qui mourront en chemin, c’est leur malheur, mais quant à lui il leur offrait rédemption. Cela est bon en cet exemple où celui qui rachète et celui qui empêche de mourir sont deux, mais non pas en Jésus-Christ qui fait l’un et l’autre.
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Non, car Jésus-Christ, en qualité de rédempteur, n’est pas peut‑être maître de tous, et ainsi, en tant qu’il est en lui il est rédempteur de tous.
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[…] Seventh reading, 438–859–852: Les miracles sont plus importants que vous ne pensez. Ils ont servi à la fondation et serviront à la continuation de l’Église jusqu’à l’Antéchrist, jusqu’à la fin. Les deux témoins. […]
[…] in the seventh reading, […]
[…] to make a sacrifice? All Pascal says directly about the pair as such is the following (but see the seventh reading for the whole of each […]